Vers KEETMANSHOOP : We go bush !!!


Lu 02/09/2013

Debout à 6h30 (c'est quoi ces horaires de vacances ?). Après une première nuit sous les étoiles, on se réveille « frais et dispos »… « Frais » est le terme qui convient : il fait 1° !

Et… «we go bush» !!! Non ! « On ne prend pas le maquis » (encore que !!!), mais « on revient plutôt aux sources »… Nous sommes toujours chez les Bochimans. Leur habitat est le vaste désert du Kalahari... (Les Anglais les ont baptisés Bushmen : « hommes de la brousse ». Ils se nomment eux-mêmes les Sans). Aujourd’hui ils sont souvent sédentarisés et beaucoup travaillent dans les immenses fermes.
Les domaines des propriétaires terriens du sud de la Namibie (fermiers blancs à 97 %) s’étendent sur des milliers d’hectares. La superficie moyenne des exploitations est de l'ordre de 11 000 hectares, mais certaines dépassent les 50 000, toutes entourées de clôtures. (Pour se faire une petite idée : les communes de Saint-Brieuc, Plérin, Pordic réunies comptent à peine 8000 ha, Rennes affiche seulement 5000 ha… Ayons une pensée compatissante pour le malheureux qui se rend compte en arrivant chez lui qu’il a oublié son pain au moment des courses !).
Parfois, au bord de la route, une petite piste indique l'entrée des habitations dont on peut apercevoir les toits noyés dans un massif végétal, étrange au milieu des plaines de cailloux. Bêêê… ça ressemble fort à la « Ruta 40 » de Patagonie tout ça !… Pas de porte, seule une grille posée à même le sol empêche le bétail d'en sortir. Un petit exercice de révision pour ceux qui nous suivent régulièrement : cela s’appelle comment en Patagonie ??? Les… guardaganados, bien sûr ! (Qui s’en souvenait ???). Geneviève nous a rappelé que, dans les alpages et les estives, ce sont tout simplement les « passages canadiens »...

Ici, prédomine l’élevage des moutons, des bovins et des chèvres… Originaires d'Asie, les moutons karakuls sont, dans le Kalahari, à l'origine d'une importante industrie textile. Si leur laine est filée, quelque 2500 éleveurs les élèvent pour l'astrakan. « Le diamant noir » namibien est réputé pour sa finesse. Cependant cette activité décline en raison du mouvement contre l'exploitation des animaux et de leurs peaux. En effet, pour obtenir cette fourrure bouclée, l’agneau est tué entre deux et trois mois ou, le plus souvent, le fœtus est pris directement dans le ventre de la brebis. De plus la rudesse du climat et la nature des sols ne permettent guère aux fermiers de s'enrichir. Aussi, pour arrondir les fins de mois (!!!), nombre de domaines sont ouverts aux touristes (chambres ou campsite, repas, piscine, balades à pied, en 4x4, à cheval… et même pistes d’atterrissage !!!)

Nous longeons, maintenant sous la chaleur, la surprenante vallée de la rivière asséchée : l’Auob. On dit que cette rivière coule seulement une fois par siècle. Alors, tant pis : on ne prend pas le risque d’attendre ! Cependant, l'eau circule en sous-sol et permet à quelques acacias de pousser dans son lit. Des animaux squattent la région...


 


L'endroit est si beau qu'un petit arrêt pique-nique est le bienvenu.

 

 

 On a un peu modifié notre programme en délaissant la B1 toute goudronnée, pour la C20, la C15 et la C17 plus sauvages ! Nous traversons de rares bleds : Stampriet (oasis située sur les rives de l’Auob, connue pour ses puits artésiens et ses palmiers majestueux), Gochas et, plus loin, Koès, sur des pistes exaltantes, des montagnes russes version Kalahari, à travers les dunes orangées.


 

 

Puis nous rejoignons Quivertree Forest Rest Camp, sur la ferme Gariganus, avec un comité d’accueil très particulier




Dans ce paysage désertique, se dresse un aloès arborescent, l’étonnant Kokerboom. C’est une plante géante et robuste qui pousse dans des zones arides, à forte concentration de rochers noirs (ysterklip) absorbant une grande capacité de chaleur. Les rochers servent également à ancrer l'arbre avec ses racines tentaculaires. Il peut atteindre 8 m de haut en 200 à 300 ans ! Il se rencontre généralement seul et, par endroits, en larges groupes. Dans le désert, 4 ou 5 arbres… et c’est la forêt ! La forêt de kokerbooms (la Quivertree Forest) a été déclarée monument national.


En fin d’après-midi : Balade dans cette forêt enchantée, avec le soleil couchant à ne manquer sous aucun prétexte tant les couleurs naturelles sont exceptionnelles. Les tons changent à chaque minute, pour une apothéose orange au moment où l’astre royal part éclairer d’autres cieux. 


Le Kokerboom s’appelle aussi « arbre à carquois ». Ce nom provient des Sans, réputés excellents chasseurs, qui utilisent les branches évidées de l'arbre pour en faire des carquois pour leurs flèches.
Bon ! Alors ! S’ils ont des flèches, c’est évidemment pour chasser ! Non ? D’ici qu’ils rêvent de pavés d’autruches et qu’ils prennent pour cible nos petits derrières (« petits », le terme est relatif !) !!! Courage ! Fuyons ! We go bush ! Car, dans ce cas, « pratiquer la politique de l’autruche » ne résoudrait pas le problème !

Petite précision : Le terme bush correspond au français brousse. L'expression anglaise « to go bush » est l’équivalent de « revenir aux sources ». Ce terme est utilisé bien sûr pour désigner les gens qui vivent « à la sauvage », mais également pour les fugitifs tentant de s’échapper, ce qui équivaut à « prendre le maquis, prendre la fuite ».





Pratique
390 km sur de jolies pistes, bien roulantes (C15-C20-C17)... Départ : 8h15 - Arrivée 16h30 avec de très, très nombreux arrêts.
Campsite Quivertree Forest Camp : intéressant (guépards, kokerbooms et Giant Playground compris), emplacements libres. Douches et toilettes communes très propres... Un peu bruyant... Il y avait du monde... Wifi à la réception...  
 

3 commentaires:

  1. Est-ce que ça vous est arrivé pour le pain ? (ça sent le vécu).
    Je trouve que la piscine, ça ressemble au grand luxe, même si on veut nous faire croire que les conditions sont sommaires … On dirait des centres de vacances style CM avec activités pour les GM. Si on rajoute des pseudo-arrêts pique-nique pour faire la sieste………..

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  2. Pour le pain, ça nous est souvent arrivé... sauf qu'on est moins isolé tout de même... Mais surprise ici : Dago n'a jamais éprouvé le besoin de la petite sieste... Il adore conduire le 4x4...

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  3. C'est vrai : c'est du grand luxe pour nous cette année : on a un 4x4... Et on dort sur le toit ! Et là, on n'a pas dérogé : 27 nuits là-haut sans aucun souci... (Tant et si bien que Dago demande toujours maintenant : "vous avez une voiture ??? Parce que vous savez, on peut dormir sur le toit !!!") On s'interroge cependant : au CM, les GO peuvent-ils présenter ce mode d'hébergement à leur clientèle ? A dire vrai, on en a peu rencontré...

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